Zabriskie Point "Radicalement compatibles" - 1998
"Réveille toi !"(Les Partisans)
Tôt le matin tu te lèves endormi, il fait encore nuit.
Douche glacée et café sucré, elle dort encore.
Vite habillé un dernier regard, elle semble encore rêver.
Une impression qui te serre le cour, un regret.
Ding dong ding dong.
Il faut se lever.
Aller travailler.
Je préférerait être là.
Encore un peu plus dans tes bras.
Pas à pas sous les lumières de la ville, mécanique.
Tu montes dans le bus tel un zombie, autour de toi
Des gens assis que tu ne vois pas, la tête ailleurs
Dans les bras de ta copine, embrasse-la.
Devant les grilles le brouillard se lève, on voit l'usine
Qui avale la marée humaine, prends le tract.
La sirène retentit en rythme les machines, un regard complice
D'un vieux qui lève son poing recouvert de cambouis, tu fais comme lui.
"Assez ! Assez !"(Les Partisans)
Il y a des jours on se sent damnés.
Il paraît que nous ne sommes pas bien nés.
Chaque jours qui passe -chacun à sa place.
Les médias contrôlés -pas question d'effrayer.
La bourse et les patrons -au nom de la spéculation.
Le bon droit des marchés -pour nous c'est de crever.
Assez assez.
De cette société qui n'offre que le chômage et la précarité.
La pression monte entendez vous gronder.
Il y a des jours on se sent damnés.
Il paraît que nous ne sommes pas bien nés.
Chômeurs aux assedics -et guerre économique.
Adopter le profil bas -pour la tête de l'emploi.
Je préfère encore crever -que de vivre résigné.
La tête entre les épaules -de peur de vouloir changer.
Il y a des jours on se sent damnés.
Il paraît que nous ne sommes pas bien nés.
Licenciement en masse -et classe contre classe.
A force de prendre des coups -on sera prêts à tout.
Il y a des jours -on pourrait tout casser.
A force d'entendre dire -que rien ne peut changer.
"One + one."(Zabriskie point)
Pour relancer l'économie,
Il faut résoudre le chômage.
Et pour la démographie,
Accoucher d'enfants en bas âge.
Et contre la guerre,
Moi j'essaie de vivre en paix.
J'ai fabriqué un container
Pour y déposer les méfaits.
One + One.
Je n'ai pas l'esprit de système.
Je ne veux pas décrocher la Lune.
Je prends les choses comme elles viennent.
Je résous les tares une par une.
One + one/A bas les idéologies.
Et les solutions à grande échelle.
Vive la microthérapie.
Ma seule théorie c'est celle du One + One.
C'est ma façon de compter
Mon arithmétique libérale.
One + One.
C'est ma façon de rêver.
C'est ma formule géniale.
Mais One + One=0.
J'ai éduqué un lapin.
Appris les maths à mon boxer.
Et pour ceux qui meurent de faim,
Je fais pousser des hamburgers.
Contre la haine raciale je m'habille en noir.
Et contre le mal je vends du bien en ivoire.
One + One.
Moi je ne conteste jamais.
Je ne descends jamais dans la rue.
L'Etat n'est pas si mauvais.
C'est juste l'individu...
Qu'il faut consoler quand il pleure.
Qu'il faut laver quand il pue.
Voyez vous je ne crois
Qu'au cour et à la vertu du
One + One.
"La bête."(Zabriskie point)
Bête immonde
Ordure du monde
On ne parle que de ça
Repaire de tortionnaires
De légionnaires
Sue le FN on ne tarit pas
Mais y aurait il pas genre quelques fascinations
Dans tant de dénominations?
C'est à voir
Gros porc, gros con de borgne
On ne parle que de lui
Pustule, trou du cul
Sur lui on bave mais ne serait-ce pas d'envie?
D'ailleurs c'est tout vu
Suffit de vous voir
Etrangement émus
Quand apparaît la bête noir
Fascinés vous êtes
Hébétés vous êtes
Par la bête
Et pendant ce temps là
La petite bête monte monte monte
Cette bête la nommons la
Une bonne fois
Et qu'on n'en parle plus
Nommons la fasciste
Résidu capitaliste
Et finissons là dessus cette sale fascination
Et toutes ces dénominations
Et pendant ce temps la
La petite bête
Monte monte monte.