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On a du vous le demander plus d'une fois mais, la raison de votre arrêt ?
Benoît : Euh . la raison de l'arrêt. Huuuumm, question difficile.
On était là à notre 4e album puis bon, franchement, on pensait qu'on avait fini un certain cycle dans le sens où on trouvait qu'on arrivait a une sorte de maturité dans le style qu'on s'était donné. Et en plus, sachant que,...
En fait, il y a des tonnes de raisons : y'a ça : arrivés à une sorte de maturité, l'impression d'avoir abouti à un album qui nous, nous plait. Bon, c'est sur qu'on pourrait en faire d'autres mais mieux que celui là, je sais pas. Première raison.
Deuxième raison, on fait pas que du Punk-rock, c'est à dire qu'on est pas des musiciens professionnels, on a jamais été musiciens professionnels et au contraire, on a milité pour une certaine forme amatrice dans la musique puisque dès que ça devient professionnel, bon, l'aspect artistique et l'aspect fun disparaissent assez vite.
Et une troisième raison : c'est que, quand même, pour la plupart, on bosse à côté et que ça allait être de plus en plus difficile de se retrouver tous ensemble pour répéter, créer des morceaux, etc. Y'a eu un effet de dispersion : en fait, au départ, on avait un groupe de potes, on s'est connus à Nantes, et puis ben, bon, y'en a qui sont partis bosser ailleurs et du coup ça deviens vraiment difficile de maintenir une cohésion de groupe. Si c'est juste pour se voir de temps en temps, on trouve ça pas cohérent. Le fait de faire des albums, de la musique, c'était aussi parce que on s'est toujours vus beaucoup, on a toujours fait la fête ensemble et on est un groupe d'amis. Donc, voilà, on avait pas envie de gâcher, de continuer en étant qu'à moitié dedans. On voulait être tout le temps à fond dedans et donc on a décidé de terminer en beauté.

Une sorte de lassitude aussi, peut-être ?
B : Non, lassitude, on peut pas vraiment dire parce que, d'une part la lassitude ça intervient quand tu fais des vrais grosses tournées, pendant mettons, deux semaines, un concert tous les jours où là c'est clair que faut tenir, surtout quand t'aimes faire la fête comme nous. Nous on a jamais fait plus de quatre concerts d'affilée et déjà, ... (rires)
C'est pas de la lassitude, c'est de la fatigue. Et la lassitude, non, on a jamais éprouvé de lassitude car sinon, justement, on aurait arrêté avant.

Sinon, vous avez d'autres projets ? un Live de la tournée peut-être ?
B : Ben ça euh, pfffff. C'est vraiment à discuter sachant que nous dans le groupe, on a toujours pensé que les Live c'était pas forcément ce qui rendait bien compte de ce qu'était le groupe, même si c'est vrai qu'on peut avoir un esprit scène ou une ambiance sauf que c'est pas toujours réussi et puis bon, des fois, c'est vrai qu'on a du mal à écouter un Live parce que le son n'est pas super. Donc, éventuellement, nous, c'est vraiment que pendant cette tournée on a fait des bandes, mais si c'est pas bien, on sortira rien.

On avait vu une caméra à Saint Aubin, y'a pas de vidéo en cours ?
B : Alors si, justement, ça rejoint ce que je disais tout à l'heure, un live c'est censé rendre une ambiance de concert mais le problème c'est que quand t'as que la musique, tu vois pas que y'a un pain parce que y'a le guitariste qui est en train de sauter sur scène et qu'il peut pas tout faire, c'est à dire faire le con et puis bien jouer. Donc au moins avec la vidéo, y'a une sorte de respect et de cohérence. Tu vois bien ce que c'est l'esprit concert. Plutôt, en effet, ça serait une vidéo. Mais là encore, c'est exactement pareil, nous on aime bien que ce qu'on fait ça nous plaise, on aime pas les choses faites à moitié, donc si on arrive pas à sortir quelque chose de vraiment bien de toutes les bandes qu'on a pu prendre, c'est pareil, rien ne sortira.

Tu parlais du travail en parallèle, c'est plutôt un avantage puisque financièrement, vous êtes indépendants, ou plutôt un inconvénient à cause du temps ?
B : Ben de toute façon, comme je disais tout à l'heure, à partir du moment où tu décide de ne pas vivre de ta musique - enfin, décider, c'est un bien grand mot, si on pouvait décider de vivre de sa musique, y'a beaucoup de musiciens qui seraient moins pauvres - Bon, oui c'est un choix, disons qu'il y a avantages et inconvénients : inconvénients dans le sens où c'est vrai que parfois y'a certains albums, au lieu de les enregistrer en une semaine, faire que quelques répets pour le préparer, ben y'a des choses qui auraient pu se mûrir un petit peu mieux, se travailler un peu mieux. Ca, ça fait parti peut-être des petits regrets qu'on pourrait avoir sur notre passé de groupe mais bon, quand même, dans l'ensemble, on a réussi à pas trop mal gérer les avantages et les inconvénients de ça.

< Stéphane rentre dans la pièce avec une binouze et s'assoit >

A propos de votre séparation, quels groupes vous aimeriez voir reformer ?
B : (en regardant Stéphane) Les PKRK ?
Stéphane : C'est marrant, je pensait à ça.
B : Les PKRK ouais par exemple. Parce que bon, on a revu encore Vincent venir chanter un morceau au concert de Lille et bon, voir ce mec là sur scène, c'est quelque chose. Et puis les PKRK c'était pour nous une référence dans le Punk-rock français.
S : C'est une des formations les moins moches de l'histoire du rock (PROUT approuve en riant).
B : Ouais, les moins moches, ça me plait bien parce que à priori, les groupes qui arrêtent et qui se reforment, c'est pas très beau. A la limite, y'a les Pistols : y'a une sorte de pirouette qui consiste à dire que c'est pour l'argent ; donc à la limite, eux ils s'en sortent et c'est cohérent avec ce qu'ils ont toujours fait. EMI, le coté provoc, et nous allez, on va se gaver des thunes...
S : Ouais les mecs, vous vous êtes fait des thunes sur notre gueule pendant 20 ans donc bon, maintenant vous allez rembourser.
B : ... donc, à la limite, on peut trouver ça moche en effet, ...
S : C'est Pistolien.
B : ... mais ça reste cohérent. Par contre, c'est clair que des reformations comme celle des Parabellum, bon...
S : Les bérus
B : Ouais, et puis les Bérus, sortir une compil, là, maintenant, (NDLR : Enfoncez le clown) ... ils parlent d'album et ...
S : Tu vois, ça c'est un exemple de trucs pas très beaux. Moi j'aurais adoré revoir une formation des Bérus, j'suis sur que ça aurait été pas mal. Mais on annonce partout qu'on fait un album, et puis après on en fait plus, et puis finalement on fait un Best-of remixé, pfff.
B : Même si c'est une manière de fêter leurs 10 ans, enfin, les 10 ans de leur mort plutôt, . super. Les cadavres, j'attends de voir.
S : Ouais bah sinon, chais pas, les Stooges, éventuellement.

Les Sheriffs ?
S : Ouais, les Sheriff, ouais. J'les ai vu plusieurs fois en concert.
B : Bah par exemple, les Sheriff, ça serait pas moche.
S : Ouais, pareil.
B : Je pense pas qu'il y aurait de simagrées supplémentaires, ou de vieillissement même. Parce que y'a un truc bizarre dans la reformation des Parabellum par exemple, sans jamais casser qui que ce soit, c'est de dire : ouais, depuis on a mûri musicalement tu vois, on fait plus les mêmes conneries qu'avant, même si euh . des trucs comme ça, c'est bizarre. Là faut faire d'autres musiques, faut plus faire Parabellum vu ce que ça représentait. C'est pareil avec les vieux groupes anglais qui se reforment une fois par an pour passer à la caisse. Mais ça, à la limite, je trouve ça plus fun et plus cohérent.
S : Ben oui, moi je préfère le coté cynique que que de dire : oui, là vraiment, on va faire quelque chose de bien en se reformant. Comme tu dis, ils font autre chose à ce moment là, mais le problème c'est qu'ils se reforment en refaisant Parabellum, pour pas se reformer en faisant un autre groupe avec un nouveau nom, inconnu, etc. Mais là ils jouent avec le fait que c'est Parabellum. C'est évident.
B : Puis bon, c'est un avis général. Tous les gens qui les ont vu ont été un peu déçus je pense, même par leur disque en fait.

Ben le disque est un peu plus mou, mais enfin, en concert, c'est bien. Y'a de la pêche. Y'a les vieux morceaux qui assurent pas mal.
Benoît & Stéphane : Ouais, ouais, ouais, ben voilà c'est ça le problème.
B : En même temps, c'est très dur de se reformer aussi. Eux au moins ils ont fait un nouveau disque.
S : On peut pas leur retirer ça. Nous en plus, on est pas là pour chier volontairement sur la gueule des Parabellum. Mais nous, on trouve ça pas très intéressant.

Les groupes qui vous ont inspirés sinon ?
S : On pourrait dire les Clash. Ouais, on va dire Clash et Ramones. Allez, un américain et un anglais.
B : Puis si tu veux mettre un français, tu mets Starshooter ou Wampas. (Stéphane approuve)

Justement, un anglais, un américain. Pourquoi est-ce que vous avez des titres en anglais plutôt qu'en français ?
B : Ya " All the stuff ".

Ya " I hope, I think, I know ".
S : Ca, c'est une reprise. Ben justement, à part " All the stuff and more ", qui est en anglais, mais qui est même pas une compo en fait, c'est simplement une compil, c'est une chanson où sont mis bout à bout les titres des chanson des Ramones.
B : Et " I hope, I think, I know ", c'est une reprise d'Oasis. (tout le monde se marre :)= ). Ben justement, le groupe à joué là-dessus puisqu'il a pas été mis que c'était une reprise d'Oasis. On a dit que c'était une reprise des Very Goods, pour faire un jeu de mot foireux. Chais pas, p'tet maintenant si, les gens connaîssent le Very Good. C'est la fameuse boisson, Very Good (rires).
S : C'est ce qu'on boit. Que du Very Good !

Qu'est-ce vous pensez de la scène punk-rock française et nantaise en particulier ?
S : Bah déjà pour moi, il n'y a pas de scène punk-rock à Nantes, mis à part les Zabs. A moins que du coup, on englobe la Vendée, avec Yalateff. Mais bon, après, y'aura peut-être des groupes Hardcore mais c'est pas vraiment du Punk-Rock.
B : Y'a les Naphtaline aussi, mais bon, on peut pas parler de scène.
S : Non, ben, scène, ça voudrait dire qu'il y aurait 4-5 groupes. Bon parce que cohésion, on peut dire que Naphtaline, Yalateff, c'est des gens qui se connaissent pas trop mal, qui ont joué ensemble, et qui s'entendent bien. Mais bon, de là à parler de scène, le problème c'est que là, il faudrait qu'il y ait vraiment des salles où on fasse jouer les groupes de Punk-Rock. Or, . Enfin tu vois, pour nous, c'était une revanche la soirée de l'Olympic en Janvier dernier. Parce que, c'est nous qui avons du assumer ce concert là, dde notre poche, pour louer la salle et tout ça. Et nous, pour jouer dans ce type de salle là, on a fait la 4e affluence de l'année, juste derrière Zebda, . Donc ça, c'est une belle revanche. Mais on l'a toujours eu un peu mauvaise que, à Nantes, jamais on nous considère eu .on nous considère.
B : c'est clair. Spécifiquement à cause du style Punk, au début, Zabriskie c'était déconsidéré totalement. C'était des branleurs, des gens qui feraient jamais rien de bien parce que c'est de la musique de bourrins. Et puis merde, ils ont fait un disque, puis 2, 3, 4, 5. Puis maintenant c'est quasiment tapis rouge : oh là là, vous avez vendu plus de disques que tout le monde, oh là là, vous avez . C'est quasiment une gloire locale maintenant (Stéphane approuve). Et nous on les a quand même envoyer péter là dessus. Et pour ce qui est de la scène Punk-Rock en général, c'est le même problème partout. Pour moi, il n'y a pas de scène réelle Punk-Rock en France, c'est à dire bien structurée, et tout ce que tu veux.

Toujours à propos des concerts, comment choisissez-vous vos premières parties ?
S : Par affinités, tout simplement. M'enfin bon, faudrait préciser, on choisi pas toujours nos premières parties...
B : Sur la durée, quasiment jamais.
S : C'est vrai. Mais bon, dernièrement, c'était par affinités. Et sinon, d'habitudes, on choisi pas forcément.
B : Ben de la même manière que tout à l'heure Ramones, Clash et Starshooter c'était une bonne synthèse des influences, de voir Klunk, Yalateff et les Partisans, et les +++ à Paris, ou même les Dead End, sur un même concert, dans des styles radicalement différents, c'est aussi une bonne synthèse de ce qui peut se faire de pas mal sous une appellation Punk-Rock qui peut vraiment regrouper des choses vraiment différentes.
S : De +++ qui joue avec Boite à rythmes, avec de super paroles en Français, Dead End qui touche plutôt à une sorte de Hardcore, pop-Hardcore un peu à l'Américaine avec un chant en Anglais, on est quand même à des extrêmes qui sont dans le Punk-Rock.

Le dernier concert que vous ayez vu ?
S : (hésitations) ben si, on a vu les Toxxic TV à Nantes pour la sortie de leur nouvel album.
B : sinon, le dernier concert qui ai marqué,...
S : ben là, ça va être de la pop, moi j'ai vu Nada Surf et Placebo. Deux concerts l'année dernière que j'ai trouvé géniaux.
B : moi c'est Placebo à l'Olympic. Le dernier concert qui me reste dans l'esprit. Mais j'en voit pas beaucoup non plus des concerts.

Qu'est-ce que vous pensez des caisses claires bleues ?
S : (hésitations) des caisses claires bleues... Euh oui, si, c'est François qui a dit ça une fois... Y avait pas un rapport à Parabellum justement ?
B : Ah non ! oui, c'était Infraktion !
S : Infraktion oui ! C'était l'espèce de p'tit truc... une interview dans « Dommage » avec Vincent PK, non ? C'est pas un truc comme ça ?
B : Ouais si si moi je me rappelle de quelque chose comme ça. Qu'il s'en foutait un peu
S : Il dialoguait avec Vincent sur la reformation des...
B : Ouais enfin c'est quelque chose comme ça.
S : Ca a un rapport avec Infraktion
En fait on avait trouvé ça sur le fanzine « Worst ». Dans une interview, vous disiez que vous aimiez jouer en première partie de Infraktion parce qu'ils avaient une caisse claire bleue.
B : ... et c'est pour ça qu'ils jouaient devant. En gros, c'était une manière déguisée de dire que c'est absurde que Zabriskie joue en première partie d'Infraktion, parce que Zabriskie est un groupe largement meilleur qu'Infraktion. Qui est même pas un groupe.
(rires)
S : Si je veux nuancer un peu ses propos... parce que là il vient de gagner 1000 points sur mon dos, mais... Ouais, c'est une manière de parler du milieu qui se repose que sur son milieu justement et qui va faire de Infraktion quelque chose d'énorme, uniquement de par la présence de Vérole, et puis c'est tout.
B : Parce qu'il y a le chanteur des Cadavres, c'est un groupe important...
S : Même les mecs des assos rock ou punk qui organisent des concerts, et qui osent mettre sur les affiches : « Infraktion, avec Vérole ex-Cadavre » en dessous du nom du groupe, moi ça me ferait mal.
B : Ca fait mal pour les autres membres du groupe !
S : Et puis ça lui fait mal au cul pareil, parce qu'il a certainement pas autorisé ça. Et puis après il y a tout qui s'enchaîne : ils ont fait qu'un album, et tout ça... A un moment on arrive à des situations bizarres. C'est pas contre eux forcément... même si Infraktion n'est pas un groupe !
B : Non mais c'est vrai : ils ont sans arrêt changé de formation...
S : Leur 2ème album...
B : Ils vont sortir un 2ème album ?
(rires)

Justement pour les petits groupes comme ça, vous avez un conseil à donner, pour les groupes qui se forment ?
S : Ne jamais écouter Infraktion...
(rires)
S : Je rigole, hein !
B : Un conseil ?...
S : Essayez d'avoir un public large. Pas jouer que dans les concerts de punk, organisés par des punks.
B : Et puis pas être démago, justement, par rapport aux clichés qui sont véhiculés par la musique punk souvent... bon, les slogans faciles, ... tu finis par créer une sorte de contre-culture où tout le monde est d'accord sur les mêmes choses, mais en fait, ça avance pas à grand chose. C'est un peu ce que dit la chanson « contre-culture » d'ailleurs, le premier morceau de « tout est bien », c'est que ça finit par être une sorte de petit milieu, en vase clos, à la fin, où finalement plus personne discute puisqu'on se met d'accords sur des clichés, et qu'on veut pas aller plus loin, on veut pas gratter. Et du coup on se contente de flatter le public et de jamais au contraire le prendre à rebrousse poil. Justement un conseil, c'est : prenez à rebrousse poil votre public et les gens à qui vous vous adressez.
S : Moi, j'aurais du mal à me mettre dans une position de conseiller, mais si il y a un truc que je voudrais qu'on retienne de ce groupe-là, et que je pense que les gens vraiment retiendront, c'est justement cet esprit d'ouverture, c'est-à-dire que moi je disais souvent, ça avait été mal traduit dans « RockSound » notamment , qu'on avait pas un public punk, dans le sens où... Zabriskie Point je pense que c'est vraiment un groupe qui aura marqué pour ça, qui aura réussi à démontrer une ouverture par rapport au style qui était pratiqué par le groupe, et après ça s'est traduit au niveau du public, musicalement, et jusqu'à la moindre pochette de disque. Donc sans parler de conseil, je pense qu'il y a pas mal de gens qui pourraient prendre exemple sur ça, parce que c'était la première fois, et je dis pas que c'est l'unique groupe en France qui a fait ça, mais... on en est pas loin quoi. Et sans prétention aucune.

Comme Les Sales Majestés, vous trouvez ça un peu facile ? C'est cliché quoi...
B : Ben oui c'est vrai qu'eux ils sont assez dedans. Moi je déteste pas, parce que musicalement, par exemple, c'est un bon groupe de scène et ils ont leur son, et tout ça quoi. Bon c'est vrai que des fois y a des textes qui me font un peu sourire.
S : Au début, quand « Bienvenue »... quand ils ont fait leur premier album, on a tous super bien aimé parce que justement c'était assez, même si on avait quelques réserves par rapport à certains textes, c'était assez concis, c'était... enfin vraiment ça rappelait le ... Moi, de toutes les manières, je préfère toujours que les gens écoutent ça plutôt que n'importe quoi d'autre. Par contre, au bout du deuxième, ça s'est pas tellement renouvelé, ça a même empiré pour moi au niveau des textes uniquement. Mais ça c'est un avis strictement personnel, et qu'on a tous à peu près, mais quand j'entends « Moi je marchais dans la rue, et les keufs sont venus, et j'leur ai dit « va te faire foutre », moi j'vis en anarchie, keupon un jour »...(rires) je pense qu'ils sont capables d'écrire des chansons vachement mieux. Ils se sont peut-être un peu enfermés eux-même.
B : Ouais je pense.

On va attendre le troisième album...
S : ouais mais tu vois même là, y a un morceau qui est sorti sur un sampler de « RockSound », notamment, dont le texte est pareil. Quasiment c'est de la caricature.

« Mes frères » ?
S : Ouais « Mes frères ». Bon le morceau, musicalement, il est très bon.
B : Musicalement il est mortel ! mais c'est dommage justement...
S : En punk-rock français « alternatif », entre guillemets, c'est le meilleur groupe. Et sur scène, dans ce style-là, c'est aussi le meilleur groupe. Mais je préfère que les gens écoutent Sales Majestés qu'Infraktion à la limite... 2500 !

Votre position par rapport aux radios ? ... qui touchent pas trop à ce style de musique quand même...
B : Moi en fait, j'écoute pas trop la radio...

Vous auriez quand même préféré être...
B : Connu ?

Au moins passer sur les ondes quoi... être diffusés...
B : Ouais, mais en même temps il n'y a pas de demi-mesure : après si on passe, c'est dans des petites radios alternatives, etc. C'est comme pour les salles. En gros, pour le punk-rock, toutes les grandes salles te sont interdites, donc si on compare les grandes radios de la FM, c'est impossible, donc quand tu es un petit, auto-produit, c'est pas possible...

Mais sur les grandes radios, ça ne vous intéresse quand même pas ?
B : Ah ben si, alors là, nous on s'en fout. On est pas puristes à dire « nous on veut pas passer sur Skyrock ou NRJ »... Rien à foutre de ça !
S : Tu vois, les gens avant ils aimaient bien Green Day, ou Offspring même, et le jour où il y a eu « Basket case » en boucle sur NRJ ou sur FunRadio parce que ça plaisait. Toutes les minettes de 14 ans craquaient. Les gens se sont mis à détester ce groupe-là.
B : Mais ils sont cons les gens aussi.
S : Ouais... les gens sont cons. Alors que le disque, il est fabuleux... enfin après...
B : On aime ou on n'aime pas, mais enfin bon, peu importe. C'est-à-dire que après on écoutait même plus Green Day. C'était « Green Day : LE groupe qui s'est vendu »... en gros, qui a vendu l'âme du punk-rock.
S : Faudrait savoir ce qu'on veut quoi : est-ce qu'on veut que le punk-rock soit quelque chose qui pète un peu, qui fout un peu le feu partout, ...
B : ... qui donne un peu de voix quoi aussi à entendre au gens, à tout le monde, ou alors c'est une petite chapelle où il y a les initiés, et puis...
S : C'est bizarre, parce que j'entends personne gueuler sur les pubs télé des Bérus. Voilà un groupe qui a donné cet exemple-là, un groupe proche de nous, un groupe français, qui a donné l'exemple d'une grosse médiatisation et d'un contrôle parfait de leurs actes en même temps. Et même si Green Day c'est pas la même chose, forcément, on peut pas être contre...
B : C'est pas la même chose parce que c'est américain aussi. Là-bas, c'est différent.
S : Mais en plus, si je peux me permettre, c'est pas mal diffusé les disques... ils passent sur France Inter !
B : De quoi ? De Zabriskie ?
S : « Mélodie » il est passé 6 fois sur France Inter !
B : Non mais ça c'est vrai par contre. Sur les petites radios, ça passe quand même pas mal.
S : Ya un réseau qui s'appelle Ferrarock. Parce que là on parle de punk-rock, mais c'est valable pour le rock en général. C'est-à-dire le rock un peu...
B : Musique moderne électrique ? (rires)
S : Voilà... je veux dire, tu vas sur NRJ, t'entends pas de rock de toute façon. Quand t'entends du rock, c'est un gros truc qui sort. Par exemple c'est Offspring ou un truc comme ça qui est sorti. C'est la machine de guerre. Mais t'entends pas les Burning Heads sur NRJ. C'est général de toute façon. Et puis après le débat... justement c'est pour ça que le débat il est vraiment caduque. Pffff ! Dès qu'il y en a un à qui ça arrive : « ahh ! bouh ! »

A l'époque je ne m'y intéressait pas trop, mais ça a fait ça pour, sans vouloir trop y revenir, les Sales Maj' qui sont passés sur M6.
S : Ouais mais attends : les Sales Maj', quand ils passent sur M6, leur clip ils l'ont fait eux-même. Mais c'est eux-mêmes qui l'ont envoyé. Nous aussi par exemple on s'apprête à y passer plus ou moins, mais c'est nous-mêmes qui allons l'envoyer le truc. C'est pas être pour ou contre la commercialisation ou quoi que ce soit. Sinon, à la limite ton disque quand tu le sors, tu le laisses dans ton garage, et puis t'es content. Tu le vends à ta mère, à ton frère, et à tes potes. En plus les Sales Maj' ils passent à 2h du mat'... tu vois bien, c'est rien du tout, de toutes façons. Même le rock en France, c'est rien du tout. Mais en plus, sachant que c'est eux qui l'ont fait eux-mêmes... Non non, d'ailleurs c'est très dur de passer sur M6. C'est le même débat avec « Nulle Part Ailleurs », ou tout ce que tu veux. On crie sur Rancid parce qu'ils font « Nulle Part Ailleurs », c'est des vendus et des machins, et puis quand Burning Heads le fait, tout le monde est content, parce que c'est un bon petit groupe qui est proche des gens, et puis c'est bien de les voir à NPA. Ben alors ? On en est où là ? C'est un peu confus tout ça. Dans les fanzines et tout ça, notamment.

On arrive à la fin... A quoi vous pensez en jouant la dernière chanson du dernier concert de la dernière tournée ?
S : Ben moi j'ai pas chanté, alors... (rires) Moi, j'ai vu une fille pleurer au stand.
B : Moi je pense à quoi là ? Là, je me prépare parce que je sais que Gwen il a envie de casser sa basse, donc je me prépare avec mon appareil photo pour pas le rater.
S : Moi j'ai offert des bonbons à plein de filles (rires) Non mais c'est vrai. Y'en a une qui a pleuré. Je m'en rappelle très bien. Ca, par exemple, je m'en rappellerai absolument.
B : Non mais ça c'est après le dernier morceau. Moi j'essayais de profiter des dernières notes. Sérieusement, j'essayais de rien rater. J'étais monté sur scène, je regardais les gens, c'était assez... assez spécial quoi. Assez émouvant. Oh ça a pas été pathétique quand même hein !
S : Non non non c'était bien. Le moment où c'était fini c'était fini quoi. Et justement, après, c'était vraiment chargé. J'aurais jamais imaginé un jour que les gens nous disent des trucs comme ça.
B : Ouais voilà. Voir le regard des gens, heureux et qui nous félicitent, ça c'est vraiment quelque chose.

Et en backstage, l'ambiance c'était quoi après ?
S : Ca pétait...
B : Non mais c'était bien. Mais en gros, c'était assez sobre. Y a pas eu d'effusion sauvage. Ca a été sobre et digne. Mais on était quand même tous fiers de nous, et on s'est félicités, et puis il y avait d'autres groupes, il y avait les Partisans, Klunk qui étaient là, qui étaient contents d'être là, pour nous dire au revoir. Au revoir sur scène en tout cas, parce que c'est des gens, à la limite, on garde contact avec eux.
S : On les reverra, hein...
B : Donc voilà quoi...

Et la dernière question : qu'est ce qu'on peut faire pour vous faire rester ?
S : Ben je dirais 10 millions de francs, moi, mais...
B : Le seul truc pour qu'on puisse se reformer : faut que les Clash se reforment, pis comme c'est impossible, bon ben...

C'était l'avant-dernière... sinon, la dernière, c'est : y a quoi à surveiller à Dialektik en ce moment ?
S : A surveiller ? euh... des disques... En septembre, y a eu Scattergun, qui est un groupe allemand (NDR : voir critique du CD), ya NRA qui a signé chez Dialektik (NDR : voir critique du CD), qui est un groupe assez important, c'est la première fois qu'un groupe aussi gros dans le sens où... enfin c'est au moins aussi gros que les Burning Heads. On a piqué ça à Virgin, tranquille... Y'a eu un disque des PK (NDR : PKRK) qui est sorti, mais c'est une réédition de vieux titres d'époque, ça s'appelle « Vandémière 89 », c'est des titres de 89, des mots un peu, c'est vraiment un truc pour les fans. Et puis qu'est-ce qu'il y a eu ? Le nouvel album de Dead End (NDR : voir critique du CD), et là le mois prochain, il y a un disque d'un groupe qui s'appelle Protex Blue qui est... moi je dirais que c'est ente les Clash et les Stiffritle Singers... Y en a plein qui vont trouver ça ska-punk, mais c'est pas tidihop-tidihop, les morceaux ska-punk sont exactement... sont pas ska d'ailleurs pour moi. C'est vraiment comme sur le premier album des Clash où dès qu'ils faisaient des trucs un peu plus...
Ya le nouvel album des partisans, et puis y a un groupe qui s'appelle le Carcharias, qui est pas du tout du coin, parce que je sais qu'il y a d'autres groupes dans le coin qui s'appellent comme ça, qui sort aussi son disque. Ca fait 5 disques en 3 mois... Et après, y'aura un nouvel album de Yalateff. Un album, un vrai, pour un groupe qui s'appelle Garage Lopez. Et qu'est-ce qu'il y a ? Y'a le groupe du batteur de Zabriskie, tiens, petite exclusivité là, qui fait un autre groupe depuis quelques temps, depuis le début de l'année en gros, et ils vont sortir un premier disque chez Dialektik, et dedans y a des gens de Naphtaline qui jouent avec lui d'ailleurs. Et puis qu'est ce qu'il y a de prévu aussi ? Je sais plus... Ca s'appelle les Femmes, Yalateff, Garage Lopez, ouais je crois que c'est bon.

Sinon, j'ai vu une affiche de Turbonegro. Ils sont pas chez vous ?
S : Si, on a pris ça en licence. En fait, ce qui s'est passé, quand NRA est arrivé, y'a eu plein de possibilités avec les maisons de disques étrangères qui les sortaient eux-mêmes. Et donc la maison de disque qui sort NRA en Allemagne, et dans tous les pays de l'Est en gros, c'est la même que Turbonegro. Parce que Turbonegro, c'est des espèces de grosses stars en Europe de l'Est, ils vendent plus de disques que les Spice Girls, c'est énorme, c'est même pas des conneries. Et donc on a pris ça en licence. Du coup, comme on a récupéré tous les autres albums d'NRA, sauf celui qui était chez Virgin, ben voilà...

Propos receuillis par Gnou, Gore et Grincheux.